«Au milieu du village, il y avait un puits. Un puits moussu et tranquille.
Un bon vieux puits qui ressemblait à tant d’autres : un de ces bons vieux puits, rond et grassouillet, paressant toute la journée au soleil.
Pourtant les légendes du lieu racontaient que ce puits si inoffensif prenait vie les nuits d’équinoxe et qu’il se passait sur la place des phénomènes bien étranges… »
Il vous ménera tout droit chez Céleste, un jeune garçon
qui rencontra de fort belles sorcières...
Pour travailler en classe sur le Thème de l'eau :
* Le dossier de Doctole
* L'eau dans tous ses états (iufm Paris)
* Aquajunior (l'eau en s'amusant)
* Au fil de l'eau (histoires et jeux en Français et en Espagnol)
* Diverses croyances sur le thème des sources
Chanson de la pluie
Clic, clac, cloc
Plac, plic, ploc
La pluie cogne sur ma porte
Elle vient m'éclabousser
De sa musique endiablée
Plic, plac, ploc
Flac, flic, floc
Sur les vitres elle pianote
Elle aimerait m'inviter
A jouer sur son clavier
Flic, flac, floc
Clac, clic, cloc
Elle rêve de barboter
Dans les flaques ébouriffées
Avec ses souliers mouillés
Mais le soleil l'a chassée
Après l'avoir bien grondée
Clic, clac, cloc
...Elle en a bien profité
Quand il avait le dos tourné !
LE JARDIN MOUILLÉ
Henri de Régnier
La croisée est ouverte, il pleut
Comme minutieusement,
A petit bruit et peu à peu
Sur le jardin frais et dormant.
Feuille à feuille la pluie éveille
L'arbre poudreux qu'elle verdit ;
Au mur, on dirait que la treille
S'étire d'un geste engourdi.
L'herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l'on croirait là-bas
Entendre sur le sable et l'herbe
Comme d'imperceptibles pas.
Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel ;
L'averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel...
Dame la pluie
Que faites-vous dame la pluie
Sur mes carreaux frappant ainsi ?
Le ciel a donc tant de chagrin
Qu'il pleure depuis ce matin
Que faites-vous dame la pluie
Sur mes carreaux frappant ainsi ?
Lavez-vous le joli jardin
La maison, le toit, le chemin ?
Que faites-vous dame la pluie
Sur mes carreaux frappant ainsi
J'enrage
Maurice Carême
Il pleut, il pleut, il mouille.
J'en veux à la grenouille,
A la mésange bleue
Qui chantent quand il pleut.
Je donnerais mes billes,
Ma balle et mes groseilles
Pour qu'un peu de soleil
Sorte sur ses béquilles.
Mais que peut un enfant
Sinon montrer les dents
Sans jamais oser mordre !
Depuis l'aube, j'enrage.
Ah ! si je pouvais tordre
Le cou à ces nuages !
Je suis là où la pluie commence
Maurice Carême
Je suis là où la pluie commence,
Je suis là où la pluie finit.
Je suis la paix et le silence,
La source reflétant la nuit.
Ne me demandez pas pourquoi
Je vois les arbres me sourire,
Les fauvettes fondre de joie,
Le ciel de juin s'approfondir,
Pourquoi je me sens comme un champ
Où, dès l'aube déjà, l'on sème
Autant de joie que de froment.
CHANSON DE L'EAU
Jacques Prévert
Furtive comme un petit rat
Un petit rat d' Aubervilliers
Comme la misère qui court les rues
Les petites rues d' Aubervilliers
L'eau courante court sur le pavé
Sur le pavé d' Aubervilliers
Elle se dépêche
Elle est pressée
On dirait qu'elle veut échapper
Echapper à Aubervilliers
Pour s'en aller dans la campagne
Dans les prés et les forêts
Et raconter à ses compagnes
Les rivières les bois et les prés
Les simples rêves des ouvriers
Des ouvriers d'Aubervilliers.
Le chant de l’eau
L'entendez-vous, l'entendez-vous,
Le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse,
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,
Sa chanson lisse.
Là-bas,
Le petit bois de cornouillers
Où l'on disait que Mélusine
Jadis, sur un tapis de perles fines,
Au clair de lune, en blancs souliers,
Dansa ;
Le petit bois de cornouillers
Et tous ses hôtes familiers,
Et les putois et les fouines,
Et les souris et les mulots,
Ecoutent
Loin des sentes et loin des routes,
Le bruit de l'eau.
Chaque caillou que le courant remue
Fait entendre sa voix menue
Comme autrefois ;
Et peut-être que Mélusine
Quant la lune, à minuit, répand comme à foison
Sur les gazons
Ses perles fines,
S'éveille et lentement décroise ses pieds d'or,
Et, suivant que le flot anime sa cadence,
Danse encore
Et danse.
Chanson de la Seine
Jacques Prévert
La Seine a de la chance
elle n'a pas de soucis
elle se la coule douce
le jour comme la nuit
et elle sort de sa source
tout doucement sans bruit
et sans faire de mousse
sans sortir de son lit
elle s'en va vers la mer
en passant par Paris
Sous le vieux pont
Max JACOB
L'eau, sous le vieux pont,
coule, coule et chante.
L'eau, sous le vieux pont,
berce de son chant
les poissons d'argent.
L'averse
Francis CARCO
Un arbre tremble sous le vent.
Les volets claquent.
Comme il a plu, l'eau fait des flaques.
Des feuilles volent sous le vent
Qui les disperse
Et brusquement, il pleut à verse.
Giboulées
Raymond Richard
La pluie éparpille un bouquet
De perles tièdes et légères.
On entend chanter les bergères
Et les oiseaux dans les bosquets.
Le soleil joue à cache-cache
Avec les gros nuages gris.
Les moutons blancs, les veaux, les vaches,
Dans les prés semblent tout surpris.
Et voici que parmi l'ondée,
Comme du fond d'un vrai pastel,
On voit monter, arche irisée,
Le pont joyeux d'un arc-en-ciel.
GOUTTES
GEORGES MACRI
Une goutte
Deux gouttes
qui vous tombent
Sur la joue
Dans le cou
On frissonne
On s'étonne
La pluie tombe
Deux gouttes
Trois gouttes
Qui s'ébrouent
Et qui jouent
La pluie tombe
Tout est goutte
Que de gouttes
Qui s'égouttent
Et qui mouillent
Les idées
De la tête
Jusqu'aux pieds.
Il pleut
Gilbert Trolliet
On dirait bien
Qu'il pleut.
Mais le temps de le dire
Le temps de me le dire
Et de savoir comment
Je vais le dire
La dernière
Goutte
Tombe.
Et tout
Comme toujours
Est à recommencer.
Ah ! que de merveilles scintillent…
Maurice Carême
Ah ! que de merveilles scintillent
Lorsque danse une goutte d'eau !
Un ange parfois joue aux billes,
Une étoile tombe au ruisseau.
On ne sait jamais quel manteau
De fée courant dans les jonquilles
On peut coudre avec une aiguille
En rêvant derrière un carreau.
Le pivert
Pierre Ménanteau
- « Il pleut, il pleut, dit le pivert
Couleur de grenouille et d'eau vive.
Va-t-il pleuvoir ?
Ce pays vert va-t-il révéler le revers
De ses feuilles dans l'eau plaintive ?
Il pleut, il pleut, dit le pivert,
Et les averses se poursuivent,
Et le soleil rit au-travers.
- Il pleut, il pleut, dit le pivert
Qui gagne vite le couvert
Des beaux arbres verts sur la rive.
- Il pleut, il pleut, dit-le pivert ».
Le martin-pêcheur
Robert Desnos
Quand Martin, Martin, Martin
Se lève de bon matin,
Le martin pêcheur
Se réveille de bonne heure.
Il va pêcher le goujon
Dans le fleuve, auprès des joncs,
Se régale d'alevins,
Boit de l'eau mais pas de vin.
Puis Martin, Martin, Martin
Va dormir jusqu'au matin.
Je souhaite de grand cœur
Devenir martin-pêcheur.
UNE FAUVETTE
Claude ROY
Avec sa chanson perle à perle
lancée tout droit comme un jet d'eau;
la fauvette soutient le ciel
empêche l'orage de tomber.
Si tu t'arrêtes de chanter
fauvette grisette
j'ai peur qu'il tonne et qu'il pleuve.
Le crapaud
Robert Desnos
Sur les bords de la Marne,
Un crapaud il y a,
Qui pleure à chaudes larmes
Sous un acacia.
- Dis-moi pourquoi tu pleures
Mon joli crapaud ?
- C'est que j'ai le malheur
De n'être pas beau.
Sur les bords de la Seine
Un crapaud il y a,
Qui chante à perdre haleine
Dans son charabia.
- Dis-moi pourquoi tu chantes
Mon vilain crapaud ?
- Je chante à voix plaisante,
Car je suis très beau,
Des bords de la Marne aux bords de la Seine
Avec les sirènes.
Au bord de l’eau verte
Francis Jammes
Au bord de l'eau verte, les sauterelles
sautent ou se traînent,
ou bien sur les fleurs des carottes frêles
grimpent avec peine.
Dans l'eau tiède filent les poissons blancs
auprès d'arbres noirs
dont l'ombre sur l'eau tremble doucement
au soleil du soir.
Deux pies qui crient s'envolent loin, très loin,
loin de la prairie,
et vont se poser sur des tas de foin
pleins d'herbes fleuries.
Trois paysans assis lisent un journal
en gardant les bœufs
près des râteaux aux manches luisants que
touchaient leurs doigts calleux.
Les moucherons minces volent sur l'eau,
sans changer de place.
En se croisant, ils passent, puis repassent,
vont de bas en haut.
Je tape sur les herbes avec une gaule
en réfléchissant
et le duvet des pissenlits s'envole
en suivant le vent.
Le robinet
Robert-Lucien GEERAERT
Comme c’est gai
De taquiner
Le robinet !
Un petit doigt
Et c’est la joie
D’une cascade.
Une main vive,
C’est la lessive
Et la baignade.
Coulez, coulez,
Sans vous fâcher,
Mon robinet !
Aquarelle en cinq minutes
Jules Laforgue
Oh ! oh ! le temps se gâte,
L'orage n'est pas loin,
Voilà que l'on se hâte
De rentrer les foins !...
L'abcès perce !
Vl'à l'averse !
O grabuges
Des déluges !....
Oh ! ces ribambelles
D'ombrelles !....
Oh ! cett' Nature
En déconfiture ! ....
Sur ma fenêtre,
Un fuchsia
A l'air paria
Se sent renaître....
Donnez-moi
Michel de Guyenro
Le Nuage : Donnez-moi de l'eau
Pour lavez le paysage.
La Rivière : Donnez-moi de l'eau
Ou je vais rentrer sous terre.
Le Poisson : Donnez-moi de l'eau
Pour respirer comme il faut.
Le Feuillage : Donnez-moi de l'eau
Si vous voulez de l'ombrage.
Le Jardin : Donnez-moi de l'eau
Et vous n'aurez plus jamais faim.
Le Pré : Donnez-moi de l'eau
Je lèverai votre blé.
Le Moulin : Donnez-moi de l'eau
Et je moudrai votre grain...
La pluie
Massac
Floc ! Fait la pluie en clapotant
Hou ! Fait le vent dessous la porte
Le vent qui tout arrache et tout emporte
Frou ! Font les feuilles qui tournoient
Et dans la boue et dans les flaques
Se noient
Et Vlan ! Font les portes qui claquent
Nuages gris tout gonflés d'eau
Ciel bas où la bourrasque tonne
Manteaux trempés
Sabots, voilà l'automne.
illustration "Au fil de l'eau"
Comme l'eau passe
Maurice Carême
Une rivière sur laquelle
Se couche à l'aise tout le ciel,
Quatre platanes qui se penchent
Jusqu'à toucher l'eau de leurs branches.
L'été scintille, transparent,
Avec l'éclat d'un diamant
Qu'un soleil lent mais entêté
Ne cesse jamais de tailler.
Comme l'eau passe devant moi,
Le temps coule entre les doigts