Voici l'histoire d'un terrible magicien :
Sur sa porte, il fit mettre cet avertissement :
« Je déteste le bruit !».
Le magicien dormit le jour, la nuit, sans interruption.
La qualité de son sommeil devait être parfaite sinon le mage se montrait terriblement irascible !
Le roi, par peur de représailles, jugea préférable de bannir
les instruments de musique et les rires de son royaume.
Chanter fut également interdit
et l’on demanda aux oiseaux de respecter ce mot d’ordre...
N.B. Vous ne trouverez plus ce conte sur le site «Je-dessine.com »
mais sur son blog. Voici le lien :
Le magicien qui n'aimait pas la musique
L'illustration des trois amis est de Sandrine Frigout
Un dossier sur la musique
(de nombreux liens)
La vidéo de "Jean Petit qui danse"
Danse
Qui danse parmi le thym ?
Est-ce un rayon, un lutin,
Peut-être un petit lapin ?
Est-ce une abeille en maraude,
Une couleuvre qui rôde,
Un lézard couleur d'émeraude ?
Je ne sais. Mais je sais bien
Que tout danse ce matin
Parmi les touffes de thym,
Que l'esprit est une abeille,
Un subtil lézard qui veille,
Un lutin qui s'émerveille,
--Ou bien ce petit lapin
Qui joue et bondit soudain
Parmi les touffes de thym.
Marc Alyn
Quand le hibou joue de la flûte,
Le grillon sort son violon,
La hulotte prend son luth
Et le crapaud son basson.
Cela se passe dans le Sud,
Non loin du vieux pont d'Avignon,
Sur le Rhône, c'est l'habitude
De danser ainsi tous en rond.
Chats-huants, quels entrechats
Grand‑duc, aimez‑vous le rock ?
Mais qui sont donc ces petits rats ?
Des surmulots. Ah! Quelle époque!
Ainsi danse‑t‑on dans les bois
Chaque nuit jusqu'au chant du coq,
C'est du moins ce que dit mon chat
natif d'Uzès, en Languedoc.
Fantaisie
Gérard de Nerval
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Wèbre,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit
C'est sous Louis treize... et je crois voir s'étendre
Un coteau vert que le couchant jaunit.
Puis un château de brique à coins de pierres,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs.
Puis une dame à sa haute fenêtre,
Blonde, aux yeux noirs, en ses habits anciens...
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue ! - et dont je me souviens.
Le chat et le chant
Jacques Charpentreau
Sur la scène de l'Opéra,
Autour de la grande chanteuse,
Dansent en rond les petits rats.
La cantatrice est bien heureuse.
Elle sait que rien ne viendra
Troubler ses harmonieux arpèges,
Car la danse des petits rats
Des fausses notes la protège.
Elle soulève à tour de bras
Sa poitrine en soufflet de forge
Et prête à lancer sur les rats
Le chat qu'elle aurait dans la gorge.
Divertissement
Patrice de la Tour du Pin
Trois musiciens dans une clairière
Jouent au milieu des ronciers rouillés
Pour les passants nocturnes qui errent
Sans parvenir à s'ensommeiller.
Ils célèbrent d'infimes offrandes
A l'adresse des germes éclos,
Ou des fougères qui se détendent,
Ou du vol vespéral des corbeaux.
Trois musiciens dans une clairière
En habit de velours, avec des violons,
Enseignent la cérémonie
Des instants de grâce de la terre
Non par des mots chargés de passion,
Mais la vraie musique de fête de la vie.